Il était de coutume de préparer aux concurrents une reprise en douceur après la journée de repos. Ce ne sera pas le cas cette année ! On peut même affirmer que cette spéciale en boucle est la plus dure du rallye en ce qui concerne les franchissements. Dès le début, un premier erg de 40 km étalonnera les performances, puis il faudra gravir la passe trialisante de Thaga. Une mer de sable et de nombreux cordons de dunes agrémentent la trace menant jusqu'à l'Erg El Beyyed : encore 40 km de dunes consécutives, parmi les plus dures jamais franchies par les concurrents. La partie « retour » sera plus facile, en plaine pendant 200 km à travers le chott Sebkhet Chemchâm. (source TSO)
Classement du jour
Vincent (77) -
Rodolphe (78) - 104
Dominique Bastouilh (31) - 25
Classement général
Vincent (77) - abandon
Rodolphe (78) - 78
Dominique Bastouilh (31) - 25
Lundi 10 décembre 2005 | |||
Liaison : 8 Km | Spéciale : 483 Km | Liaison : 8 Km | Total : 499 Km |
Une étape en boucle annoncée comme difficile, Vincent et Rodolphe partent vers 8H00 du bivouac pour se rendre au départ de la spéciale.
Si la journée de repos en était réellement une pour les pilotes ce n’était pas le cas pour Donatien et Laurent qui ont effectué une révision complète des motos. La véritable journée de repos pour l’assistance c’est aujourd’hui puisque nous restons sur place.
Nous profitons de cette occasion pour faire du rangement dans le camion (photo)
Un concurrent privé qui a abandonné passe la journée avec nous pour remettre sa moto en ordre de marche avant de reprendre la route pour DAKAR (photo). C’est ce que fait la majorité de ceux qui abandonnent après le Maroc, la meilleure solution prendre le bitume pour rejoindre DAKAR et mettre le véhicule sur le bateau affrété par l’organisation et dont le prix est facturé dans les frais d’engagement.
Dans les épreuves de Rallye raid il faut changer le filtre à air des motos chaque jour et ils sont réutilisables, c’est le moment de faire la lessive, pas de meilleur endroit pour les faire sécher à l’abri de la poussière que dans la cabine du camion (photo) Vous pouvez constater depuis le début que c’est réellement pratique une cabine de camion et ont peut tout y faire, conduire bien sûr mais aussi dormir, manger et chaque jour elle me sert de bureau pour faire les résumés et traiter les photos avant de les expédier.
Nous avons eu quelques nouvelles de l’équipage auto, ils sont arrivés à NOUAKCHOT avec la voiture sur un plateau. En réalité c’est vraiment de la malchance qu’ils ont eue ! Vers le kilomètre 10 de l’étape TIDJKJA-ATAR un caillou dépassait d’une dizaine de centimètres sur une partie sablonneuse. Au moment ou ils sont passés au-dessus, le sable étant mou, la voiture s’est enfoncée et la pierre qui était un rocher, bien sceller dans le sol, a arraché la transmission et le pont. Ils ont réussi à se faire remorquer pour sortir de la spéciale. La suite vous la connaissez, négociation pour transporter à moindre frais la voiture jusqu’à NOUAKCHOT.
Il est environ 16 heures lorsque Dominique BASTOUILH le N°31 à qui nous assurons l’assistance depuis le début nous rejoint au camion, quelques problèmes de maître cylindre d’embrayage depuis le kilomètre 60, il faudra le remplacer (photo) ainsi que le kit chaîne qui présente des signes de faiblesse. Dominique est un des rares pilotes amateurs à rivaliser avec les meilleurs, il roule comme 90% des concurrents avec une moto conçue pour les rallyes raid une 660 KTM.
Cette spéciale se révèle difficile comme cela avait été annoncé. Un passage de 40 kilomètres de dunes en sable mou. Vers 17H00 nous apprenons que Vincent y laisse son embrayage au kilomètre 316 en sortie des dunes, il lui faut trouver une solution de fortune pour faire fonctionner l’embrayage et terminer les 180 kilomètres lui restant à parcourir jusqu’à l’arrivée de la spéciale. Rodolphe quant à lui continue tout seul en espérant que tout aille bien jusqu’à l’arrivée.
Il est 18H00 lorsque Vincent décide d’abandonner car en plus du problème d’embrayage il souffre d’un genou, les suites d’une chute d’il y a deux jours.
Il est 20H30 lorsque Rodolphe arrive, il a perdu beaucoup de temps à attendre Vincent qui s’était arrêté pour ses problème d’embrayage, il est là c’est le principal.
Pendant ces deux jours passés sur le terrain de l’aéroport d’ATAR, nous sommes sous haute surveillance, tout le bivouac est entouré de militaires en armes, est-ce pour nous protéger ou nous surveiller ? (photo) C’est un détail face aux soucis et à la déception de l’équipe, nous reportons maintenant notre espoir sur Rodolphe en espérant qu’il aille jusqu’au bout ! Il paraît que c’est souvent le cas lors d’un premier DAKAR.
Vincent rentre par le balais et sera demain matin à ATAR je lui ai conseillé de nous rejoindre à DAKAR mais peut être qu'il prendra un avion à NOUAKCHOT pour rentrer directement à PARIS.